L'Association internationale des études québécoises (AIEQ) a appris en octobre dernier que la maigre subvention que lui accordait encore le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) allait être coupée de 40% et qu'il lui faudrait, d'ici 2021, avoir «cheminé» vers l'autofinancement. Le MRIF a dit et redit aux représentants de l'association qu'il leur faudrait apprendre à «vivre avec la décision du Conseil du Trésor» et trouver des mécènes acceptant de financer les programmes de l'AIEQ, programmes qui servent pourtant directement la politique internationale du MRIF.
Les membres du comité exécutif refusent les conditions imposées par le MRIF et le Conseil du Trésor. Ils sont heureux de travailler bénévolement au profit du Québec en général et du MRIF en particulier, mais, après le saccage de 2015, ils n'entendent pas se laisser imposer de nouvelles coupes budgétaires.
Si le Gouvernement souhaite que l’AIEQ
« diversifie » ses sources de financement, il devra fournir toutes les
ressources nécessaires pour faire ces recherches et la sollicitation auprès de
grands donateurs. Les membres de l’AIEQ ne sont pas des solliciteurs de fonds;
ce sont des professeurs indépendants du gouvernement qui se doivent à leurs étudiants ainsi qu’à l’approfondissement
et à la diffusion des connaissances sur le Québec.
Notre conception du service public est
désintéressée, elle se fonde sur nos expertises mises en réseau pour le
rayonnement du Québec à court, moyen et long termes. Nous n’acceptons pas que
des motifs strictement comptables et à courte vue viennent saborder vingt ans
de travail.
Nous rassemblons ici les principaux textes et documents publiés dans les journaux et les médias électroniques au sujet de l'AIEQ et de son nouveau combat pour obtenir le maintien intégral de ses budgets et ressources. Nous espérons que ces pièces seront lues par tous les québécistes et amis du Québec à travers le monde, qu'elles seront partagées et qu'elle feront un peu rougir ce gouvernement qui, depuis le début de son mandat, a été sans pitié pour les plus faibles, mais si généreux avec les privilégiés d'entre les privilégiés.
Merci de signer notre pétition!
Merci de signer notre pétition!
J’appuie inconditionnellement, massivement, vigoureusement l'AIEQ. C’est notre culture qui est en cause, son rayonnement, ses liens solidaires et vitaux avec les autres cultures du monde. On ne se referme pas sur soi, surtout dans un tel moment de l’Histoire où un mouvement inverse, protectionniste, se répand comme du chiendent. Une belle occasion d’affirmer haut et fort que ce ne sont ni l’argent ni les pouvoirs véreux qui feront vibrer l'«âme» (incroyante comme croyante) des humains et leurs fiancés, mais plutôt la connaissance (de soi et des autres), la culture (dans tous ses sens), l’ouverture, le coude-à-coude.
RépondreEffacerCe matin, j’ouvre la radio puis le journal*. À la une, une nouvelle sur un centre de recherche sur les grains, le CEROM, principalement financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Or, son conseil d’administration est formé d’individus du secteur privé forts lobbyistes; et son président, lui-même producteur de grains et président des Producteurs de grains du Québec, nie à répétition l’incidence des semences enrobées de néonicotinoïdes sur l’environnement dont sur les abeilles, malgré les conclusions contraires de nombreuses recherches. En un mot plutôt brutal, notre MAPAQ finance des pesticides qui tuent, mais PAS une association qui soutient la culture et travaille à son épanouissement en s’ouvrant sur le monde.
Je suis une jeune septuagénaire toujours active professionnellement et socialement, n’ai perdu ni la tête, ni l’ardeur, ni la conscience. Je suis indignée par l’arrogance, la corruption et les intérêts à court terme des pouvoirs. Mais je suis tout aussi éblouie par la création et l’engagement culturel et social de la relève, de la vieille garde et d’autres. Ainsi que l’avait si bien dit, dans une inoubliable entrevue qu’elle avait accordée lors d’une tournée au Québec, la metteuse en scène Ariane Mnouchkine dans les années 1990 : un pays dont l’État ne soutient pas la culture est un pays inéluctablement voué à la disparition.
— Allo? Allo? ‘Y a quelqu’un?...
« Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force / Ni sa faiblesse ni son cœur… »
Nous n’avons pas fini de nous révolter, de descendre dans la rue, de sortir nos signatures et nos mots, pour exprimer notre désaccord et nos visions autres des choses. Qu’on ne nous prenne ni pour des poubelles, ni pour des aveugles, ni pour des sots. Nous ne le sommes pas.
Sylvie Roche
* http://ledevoir.pressreader.com/le-devoir/20180305?key=ca42e785c84dbe1bf7e88c0646427024